Publié le: 11 mars 2025Catégorie(s): Testaments et mandats

Lorsqu’un proche décède, devenir héritier peut sembler une évidence. Pourtant, accepter une succession n’est pas toujours avantageux. Imaginez hériter d’un patrimoine lourdement endetté : accepter pourrait vous exposer à des dettes écrasantes…

Renoncer à une succession est parfois la meilleure décision pour protéger vos finances et éviter des complications juridiques. Mais comment faire ? Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir pour prendre une décision éclairée.

QU’EST-CE QUE LA RENONCIATION À UNE SUCCESSION?

La renonciation à une succession est une procédure légale où un héritier potentiel choisit de ne pas accepter l’héritage après le décès d’un proche. Cette décision peut être prise pour plusieurs raisons comme éviter de devoir assumer les dettes du défunt ou pour permettre à d’autres héritiers de recevoir une part plus importante de l’héritage.

Une personne peut renoncer à une succession, à condition de n’avoir pas déjà accepté l’héritage, ni posé un acte signifiant son acceptation, comme vendre un bien ou effectuer des transactions bancaires. De plus, elle ne doit pas avoir été reconnue comme héritière par un jugement.

La renonciation à une succession doit être effectuée dans un délai de six mois suivant le décès. Cette démarche doit obligatoirement être réalisée devant un notaire, par acte notarié en minute, ou être reconnue par un jugement.

 

En principe, les héritiers ne sont pas responsables des dettes de la personne décédée pour un montant supérieur à l’héritage qu’ils vont recevoir. Toutefois, ils peuvent être tenus de payer toutes les dettes de la personne décédée dans les cas suivants :

  • s’ils ne respectent pas la procédure légale pour régler la succession;

  • s’ils refusent ou négligent de régler la succession; ou 

  • s’ils décident de ne pas faire l’inventaire des biens de la succession ou bien si les héritiers s’approprient les biens du défunt avant la fin de l’inventaire.

Qu’est-ce qu’un inventaire?

Un inventaire successoral est une procédure qui consiste à dresser un état détaillé des biens et des dettes laissés par une personne décédée. Il permet de recenser tous les actifs (comme l’immobilier, les comptes bancaires, les objets de valeur) ainsi que les passifs (dettes, crédits, impôts dus) afin d’évaluer la valeur de la succession avant que les héritiers prennent une décision.

 

L’inventaire successoral n’est pas toujours obligatoire au Québec, mais il est recommandé dans la plupart des cas pour protéger les héritiers et s’assurer de la bonne gestion des biens et dettes de la succession. 

 

Si vous êtes héritier et que vous vous trouvez dans une situation où les dettes semblent importantes ou si vous souhaitez limiter votre responsabilité, il est sage de faire appel à un notaire pour effectuer un inventaire.

Points importants à considérer :

POURQUOI RENONCER À UNE SUCCESSION?

Plusieurs raisons peuvent pousser un héritier à renoncer à une succession :

  • Les dettes du défunt : Si le défunt laisse plus de dettes que d’actifs, l’héritier peut choisir de renoncer à la succession afin de ne pas être tenu responsable de ces dettes. En cas de dettes importantes, accepter l’héritage pourrait entraîner l’obligation de les régler.

  • Les conflits familiaux : Des conflits familiaux peuvent amener un héritier à renoncer à une succession pour éviter les tensions ou les litiges.

  • Les avantages fiscaux : Dans certains cas, lorsqu’un héritier renonce à une succession, cela peut permettre de réduire les impôts sur les successions pour les autres membres de la famille qui héritent. La renonciation peut ainsi alléger la charge fiscale globale des héritiers. 

  • L’incompatibilité morale ou personnelle : Certaines personnes préfèrent ne pas hériter pour des raisons éthiques ou personnelles.

Renoncer à une succession est parfois une décision stratégique pour éviter des complications financières ou familiales, tout en préservant les avantages fiscaux.

QUELLES SONT LES ÉTAPES POUR RENONCER À UNE SUCCESSION ? 

Ce processus permet aux héritiers de renoncer à un héritage légalement et de se protéger contre les dettes du défunt.

1. Vérifications préliminaires : veiller à connaître tous les aspects de la succession, y compris les dettes et les actifs, idéalement en dressant un inventaire détaillé.

2. Acte notarié ou déclaration judiciaire : Préparer un acte notarié devant notaire ou une déclaration judiciaire de renonciation. Un acte de renonciation notarié présente plusieurs avantages importants :

  • Sécurité juridique : Un acte notarié garantit que la renonciation est réalisée conformément aux lois et règlements en vigueur, offrant ainsi une sécurité juridique maximale.

    • Clarté et précision : Le notaire s’assure que tous les termes et conditions de la renonciation sont clairs et précis, évitant ainsi toute ambiguïté ou malentendu.

    • Preuve irréfutable : Un acte notarié constitue une preuve formelle et irréfutable de la renonciation, ce qui peut être crucial en cas de contestation future.

    • Enregistrement officiel : Le notaire enregistre l’acte de renonciation dans les registres appropriés, assurant ainsi sa reconnaissance officielle et sa traçabilité.

    • Conseils professionnels : En travaillant avec un notaire, l’héritier bénéficie de conseils professionnels et personnalisés, s’assurant que la renonciation est réalisée de manière éclairée et en connaissance de cause.

    • Délai respecté : Le notaire veille à ce que la renonciation soit effectuée dans le délai légal imparti, généralement six mois à partir du décès, pour éviter toute invalidation de la procédure.

3. Inscription au registre : La renonciation à la succession doit être inscrite au Registre des droits personnels et réels mobiliers.

4. Délai : L’héritier dispose d’un délai six mois à partir du décès pour renoncer à la succession, Passé ce délai, il est présumé avoir accepté la succession, sauf s’il demande une prolongation.

CONSÉQUENCES DE LA RENONCIATION À UNE SUCCESSION

Renoncer à une succession a plusieurs conséquences juridiques et financières :

  • Perte des droits : Une fois la renonciation effectuée, l’héritier perd tous ses droits sur les biens, les dettes et les obligations du défunt. Il n’est plus tenu de régler les dettes et ne peut revendiquer aucun actif de la succession. Sa part est alors attribuée aux autres héritiers selon les règles de la dévolution successorale.

  • Transmission aux autres héritiers : La part de l’héritier renonçant est redistribuée parmi les autres héritiers, conformément aux règles de dévolution successorale.

  • Irrévocabilité : La renonciation est en principe irrévocable. Une fois la décision prise et la déclaration déposée, l’héritier ne peut plus revenir sur sa décision.

Renoncer à une succession est une démarche importante qui doit être mûrement réfléchie. Cette décision, bien qu’elle permette d’éviter des dettes ou des conflits, exige une compréhension claire des enjeux juridiques et personnels. 

Pour vous assurer de prendre la meilleure décision, nous vous conseillons de consulter un notaire afin d’obtenir des conseils juridiques éclairés et de suivre correctement les procédures légales !